Dans un monde où les frontières semblent se dessiner plus nettement au gré des obstacles, Samuel Marie les efface avec une résilience qui force l'admiration. Tétraplégique depuis ses 20 ans à la suite d'une chute dramatique, Samuel n'a jamais laissé son handicap définir les limites de ses possibilités. Au contraire, il a embrassé l'aventure avec un esprit indomptable, parcourant de nombreux pays et plusieurs continents pour transmettre un message puissant : aucune barrière ne devrait entraver la quête de liberté et d'autonomie.
De l'adversité à l'action
Alors cordiste, Samuel mène, avec ses collègues, une opération de débroussaillage au pied de la citadelle de Besançon. Puis, c’est la chute : 6 mètres plus bas, face contre terre, son corps ne se relèvera jamais. Le verdict est sans appel : deux vertèbres cervicales brisées. Sa vie bascule. Il a seulement 20 ans. La tétraplégie l'immobilise, mais son esprit reste libre et indomptable. À travers quatre ans de rééducation et plus de trente opérations, il retrouve une mobilité partielle des membres supérieurs, un exploit qui témoigne de sa détermination sans faille. “ Si tu commences à réfléchir et à lire des trucs un peu trop profond en plissant des yeux, t’es mort. Je le savais, c’était de la merde “ explique-t-il. “ Il faut se dire qu’on est pas forcément obligé de réfléchir à certaines choses de la vie. Moi j’étais dans mon lit, sans pouvoir bouger. Au-début, je ne pouvais même pas parler. J’appuyais sur un bouton pour que quelqu’un vienne me faire becqueter. J’avais quand même l’air d’un con. Donc si je commençais à réfléchir à tout ça, c’était mort, je savais très bien que j’allais m’enterrer. Il fallait juste que je respecte les gens qui s’était engagé pour moi comme ma mère qui avait quitté son boulot pour m’aider “. Mais c'est son mental de compétiteur, forgé au fil des défis, qui le propulse vers l'aventure ultime : le Handi Road-Trip, un périple visant à démontrer que le handicap n'est pas une fin en soi.
Sam fait rouler : Au-delà des limites
Initié en juillet 2017, le projet ambitieux "Sam Fait Rouler" se dresse comme un hymne vibrant à l'accessibilité et à l'inclusion, transcendant les barrières physiques et mentales qui entravent trop souvent la mobilité et la reconnaissance des personnes en situation de handicap. Aux commandes de son Sprinter Mercedes spécialement adapté, Samuel Marie se transforme en un véritable explorateur des temps modernes. Sa quête le mène à travers les vastes étendues de l'Amérique du Nord, l'Europe ou encore l'Asie. Il devient notamment la première personne à mobilité réduite à réaliser le Raid Paris-Pékin-Istanbul. “ Je voulais faire de l’associatif et essayer d’aller pousser l‘autonomie et la notion de liberté avec de la dépendance. Essayer de gérer la contradiction et la pousser le plus loin possible. Quand on me parle de mobilité réduite, je réponds en faisant un tour du monde. du monde “.
Ce n'est pas seulement un voyage à travers les continents, mais un périple au cœur de l'humanité, où chaque innovation découverte, chaque pratique éclairante en matière de handicap devient un trésor rapporté pour enrichir son noble dessein.
“ Quand on me parle de mobilité réduite, je réponds en faisant un tour du monde ”
Avec une détermination inébranlable, Samuel s'aventure au-delà des frontières géographiques et sociales, recueillant précieusement les expériences et les idées qui ont le potentiel de transformer le quotidien des personnes en situation de handicap. Son objectif dépasse la simple collecte d'informations ; il s'agit d'une mission profondément personnelle et universelle visant à remodeler le regard de la société sur le handicap. Chaque kilomètre parcouru est un pas de plus vers une communauté plus ouverte et inclusive, chaque rencontre est une étincelle qui alimente la flamme du changement.
Avance, Bordel ! : Un cri du cœur
Dans son ouvrage "Avance, bordel !", Samuel partage avec humilité et authenticité son parcours, illustrant que le handicap, loin d'être une barrière, est juste une facette de l'existence. Son histoire est un appel à repenser notre approche du handicap, à s'inspirer des leçons apprises au-delà de nos frontières pour forger une société où chacun, indépendamment de ses capacités physiques, peut s'épanouir.
“ Au-début, je ne pouvais même pas parler. J’appuyais sur un bouton pour que quelqu’un vienne me faire becqueter. J’avais quand même l’air d’un con. Mais si je réfléchissais trop, c’était mort, je savais très bien que j’allais m’enterrer. “
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